La précipitation dans la quelle les Congolais sont appelés à aller à la conférence de Goma met en évidence le fait que cette option était levée bien avant l’option militaire. Il faut être stupide pour ne pas le réaliser. Les ennemis du Congo ont voulu prendre le peuple de vitesse et le mettre devant un fait accompli quant aux résolutions de cette conférence. Si pour la majorité des Congolais cette rencontre permettrait de baliser les voies d’une paix durable à l’Est du Congo, pour les Rwandais c’est une occasion tant espérée pour revisiter la conférence de Berlin. Voila pourquoi les Congolais ne devraient jamais la prendre à la légère ni la boycotter. Nous ne devrions jamais boycotter aucune assise où le sort du Congo se décide, pour aller ensuite pleurnicher auprès de nos bourreaux quand il serait trop tard. Allons tous à Goma pour l’ultime bataille pour notre souveraineté. Ne laissons pas la présidence de ce forum à la bande à Bizima, sinon nous le regretterons. Les Tutsi rwandais ne boycotteraient jamais les élections dans leur pays et ne déserteraient jamais leur pays sous prétexte que les étrangers y ont été infiltrés. D’aucuns s’en prendraient à ces députés du Kivu qui se bousculent pour aller assister à cette conférence. Le font-ils pour le per-diem ? Je ne pense pas. Ils le font parce qu’ils connaissent la réalité, ils connaissent le jeu, ils connaissent la roublardise de nos prétendus frères tutsi. En 1993, avant les événements qui ont conduits à la guerre rwandaise, le gouvernement rwandais et le rebelle Kagamé venaient de signer des accords de paix à Arusha. Nous ne devrions jamais perdre cela de vue.
Ce qui fait la différence à mon avis entre Kabila et ses adversaires politiques actuels, c’est que le premier peut pénétrer les pensées de ses anciens compagnons du RPF et prévoir exactement leur « next move », alors que les derniers n’ont même pas été à mesure de sentir le vent de la perestroïka qui frappait aussi violent qu’un tsunami. Aujourd’hui ils se targuent de détenir « l’information » de première main. Il ne suffit pas de savoir lire les « B.I » pour être un homme politique ; n’importe qui peut le faire. Mais un homme politique est celui qui sait précéder les événements et est capable de prendre l’ennemi dans son propre jeu. C’est ce qu’avait tenté de faire Laurent Kabila, lui qui disait que « ces gens se mettaient le doigt dans l’œil jusqu’au coude ». On lui doit d’avoir ressuscité l’esprit nationaliste au sein du peuple congolais.
Nos bourreaux bienfaiteurs veulent aujourd’hui faire payer au Congo son ouverture vers les pays asiatiques. Ces bienfaiteurs qui sont prêts à dépenser des milliards pour organiser des élections, des conférences de paix, pour défendre des gorilles de hautes montagnes, mais sont incapables de construire un seul dispensaire pour les Congolais. Le moment viendra où les chinois, qui ne sont pas des enfants de cœur, défendront bec et ongles leurs capitaux au Congo. Ils ne le feront pas nécessairement sur le sol congolais ; cela pourrait se faire au Moyen-Orient, ou à travers l’axe russo-perse. L’attitude de nos bourreaux aujourd’hui est pareille à celle d’un « nzombo » qui serait entrain de bouffer sa propre queue sans s’en rendre compte, jusqu'à ce que mort s’en suive. Avant l’empire anglo-saxon, il y a eu la chine, l’Egypte, les Incas, la Mésopotamie, l’empire gréco-romain, l’empire byzantin…demain, la chine encore... Ainsi va la vie. On atteint l’apogée, on devient ivre de sang humain, on s’adonne à la débauche et puis vient la chute.
Aujourd’hui nos bourreaux nous imposent le dialogue avec un terroriste criminel de guerre en la personne de Nkunda. Pourquoi n’imposent-ils pas le dialogue entre les rebelles Hutus et le gouvernement rwandais ? Car c’est là l’une des clés pour une paix durable dans la région des grands lacs.
La triste réalité est que pour le moment nous ne saurons jamais affronter nos bourreaux de face ; tout ce que nous pouvons faire maintenant, c’est jouer leur jeu, le temps que l’armée congolaise se réorganise et que l’Etat congolais se reconstruise.
Je continue à rester optimiste sur le sort de mon pays le Congo. Nous ne devrions cependant jamais nous tromper d’adversaire ; il n’est pas à Kinshasa, ni à Masisi, mais plutôt à Bruxelles, Paris, Cap town, au Texas…
Nos bourreaux ne sont pas de supermen invincibles. Ils cherchent seulement à nous diviser pour nous imposer leur hégémonie. Les hommes politiques belges par exemple ont montré à la face du monde leur stupidité en bloquant la formation d’un gouvernement pendant plus de 6 mois. Que pourrons nous attendre d’eux ? La Belgique éclatera et le Congo restera uni.
Restons unis, battons-nous, et surtout ne nous trompons pas d’adversaire. Il y a une justice céleste sur cette terre des hommes ; Je le répète encore, il y a une justice céleste sur cette terre des hommes. Bonana 2008 à tous !
Muan'a 30 juin
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